Mont Belvédère

Distance
Dénivelé +
Dénivelé -
Durée
Altitude de départ
Altitude d'arrivée
8,62km
583m
474m
5h26min
2 188m
2 641m

 

Le départ peut s'effectuer depuis le col du petit Saint Bernard situé à 2 188m d'altitude, à la frontière entre la France et l'Italie, séparant la vallée de l'Isère avec celle d'Aoste.

Ce lieu, fut foulé par des centaines de milliers de pas avant les nôtres et ce depuis plus de 4 000 ans.

Il fut utilisé en tant qu'hospice depuis le XIème siècle, véritable passage entre France et Italie. Aujourd'hui, il fait office de refuge, et accueille de nombreux voyageurs chaque année.
Le col vaut son nom à Saint Bernard de Menthon, apôtres des Alpes.

Sous influence romaine il y a près de 4 000 ans, le col du petit Saint Bernard était le point d'ancrage pour les échanges économiques. Il est également à l'origine de création de relations et d'échanges culturels entre les deux pays. Il fut au sommet des tensions diplomatiques, notamment durant la seconde guerre mondiale, ainsi que sous occupation allemande.

C'est un lieu chargé d'histoire, fermé aujourd'hui aux véhicules l'hiver à cause des fortes chutes de neige. Il reste toutefois accessible côté italien par la station de ski de La Rosiére reliée à celle de La ThuileA l'époque, c'était l'unique voie d'accès pour rejoindre les vallées Val Aostienne et de la Haute Tarentaise

Cela montre une fois de plus, que l'homme doit composer avec la nature et se plier à ses exigences.


  1. Après avoir pris de longues gorgées de café bouillant sur la place afin de se réchauffer, la météo étant un peu capricieuse ce matin-là, il est enfin temps de se mettre en route. Le beau temps côté Italien narguant le côté Français, reste encore enfoui sous un épais brouillard qui tarde à se dissiper. Le col du petit du Saint Bernard est ainsi plongé dans une atmosphère mystique.

    Les premiers kilomètres arpentés suivent de larges pistes que les adeptes de sports d'hiver descendront dès la saison hivernale venue. Cette première partie n'est pas celle que je préfère, le chemin étant large.

    On évolue sur un plateau à 360°, très dégagé, marchant dans la prairie d'alpage.Ce jour-là, les pistes étant en travaux, cela nous incita, pour mon plus grand bonheur, à bifurquer rapidement sur la droite par un petit chemin grimpant à flanc de montagne.

    L'air est frais, il est 9h00 du matin.

    Le vent souffle, le bonnet et les gants sont de rigueur.

    Un léger brouillard masque encore le côté français nous laissant deviner la silhouette des montagnes se dressant à l'horizon. La grisaille du ciel se reflète dans Il Lago di Verney que l'on laisse derrière nous. Les montagnes s'imposent comme des structures architecturales s'imbriquant parfaitement dans le paysage.

  2. Le sentier grimpe légèrement de 173m de dénivelé positif sur tout en suivant une courbe de niveau. Quelques pierres appartenant à des vestiges passés restent là, comme si le temps ne s'était jamais arrêté. La végétation ayant repris ses droits, beaucoup plus dense et valsant à chaque coup de vent.
    D'un coup d'œil, ce fut l'occasion de suivre du regard quelques marmottes préparant leur période d'hibernation et dévalant les pistes feuillues afin de se mettre à l'exercice avant cette longue période au repos.S’aventurant timidement sur des névés résistant encore à l'été, ancrés à lisière de notre chemin. La neige grinçant á chacun de nos pas.

  3. Les lignes des télésièges composent avec le paysage, nous avons repris notre route sur le sentier initial durant 200m.

  4. À 2 403m d'altitude, nous suivons notre instinct et bifurquons sur la droite. L'empreinte des pas sur le sol étant presque inexistante.


C'est en suivant son instinct, en écoutant ce qu'il nous dicte, que cela nous pousse hors des sentiers battus. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises décisions, elles sont prises à un instant T selon les possibilités qui s'offraient à nous à ce moment-là. Toutes les expériences en résultant nous permettent d'en tirer des enseignements, aucune bonne ou mauvaise réponse existe.


Ce n'est pas dans les livres que l'on trouvera les solutions à ces choix, parfois irrationnels mais dans l'apprentissage de nos propres expériences. Pour plusieurs personnes se retrouvant dans une même situation, les réponses varieront selon le vécu de chacun mais également leur ressenti, le degré de risque incombant à chacun. C'est à mon sens, ce que l'on peut appeler l'Aventure.



  1. Nous allons suivre sur 400m, une ligne de crête. Le trajet suit la courbe de niveau, les pas se font plus pressant, le vent vient se glisser contre nos joues, nos jambes essayant d'avancer tout en gardant l'équilibre, on regarde attentivement l'endroit où nos pieds se posent.Le ciel se dégage, le regard se porte vers le haut, on prend rapidement conscience de la montée qui va nous attendre dans les minutes à suivre. Une belle pente à 75% se dresse devant nous évoluant entre pâturage et pierrier sur 80 m de dénivelé positif. L'idéal dans ce type de situation est de grimper en formant de large Zig-Zag. Des anciens piquets laissés là après l'hiver, nous permettent de mieux appréhender la pente et nous facilite ainsi la montée. Très rapidement nous comprenons que nous gravissons l'ancien lit d'une cascade, l'eau y ruisselant très faiblement. Mais c’est l’option que j’ai retenue afin de monter plus rapidement.


  2. Arrivée à 2 480m, une cascade ruisselle entre les blocs de pierre, la mousse ayant adoptée les lieux. Il est temps de la contourner par la gauche, pour se retrouver nez à nez avec sa source, un lac sans nom ; sa couleur est plutôt foncée tendant entre le bleu canard et le bleu foncé. Cette couleur s'expliquant par le reflet des pierriers qui l'entourent et du temps maussade ce jour-là.




  1. L'ascension continue par un chemin dans un pierrier sur +104m, s'effritant sous chacun de nos pas pour arriver au sommet du télésiège Touriasse Belvédère. Nous sommes à 2 597m, un dernier kilomètre nous sépare de l'objectif fixé de la journée avec une ascension de 51m de dénivelé positif.


    Le sentier redescend sur quelques mètres, pour bifurquer ensuite sur la droite. La vallée est dégagée, on quitte l'environnement sec et grisâtre des pierriers. Le sentier forme de larges boucles en épingle, pour atteindre une première puis une seconde ruine nous abritant du froid et du vent quelques instants.

  2. Désormais, quelques kilomètres nous séparent de cette vue à 360°, d'un côté le massif du Mont Blanc et ses montagnes voisines, de l'autre Le glacier du Ruithor. La pureté de ces lignes nous appelant, la cime encore embrouillée dans un nuage dont elle a du mal à se séparer.



    Ce sentiment confus mêlant immensité et légèreté, la douceur et l'apaisement apporté par ce doux paysage. Le vent nous entourant, souffle intensément mais c'est comme si rien ne pouvait bousculer notre attention, s'imaginant grimper ces sommets, prendre pleine conscience de notre existence, que l'homme n'est que spectateur de sa vie, du monde qui l'entoure.


    Arrivée là-haut, sur le Mont Belvédère, à 2 641m d'altitude, aucune interférence ne peut venir nous distraire. C'est le meilleur des moyens afin de se reconnecter à soi, de se recentrer sur ce qui est important ou à de l'importance à nos yeux.


    Le retour et ainsi la descente du Mont Belvédère se fera par le Col de la Fourclaz (2 481m) en passant par le col du Mont Belvédère (2 560m)


    Pas de meilleur endroit que de s’arrêter manger un bout sur le Col de la Fourclaz en admirant simplement la vue s'offrant à nous sur le Vallon des Chavannes face à nous et le Berrio Blanco sur la droite et pour finir le massif du Mont Blanc en arrière-plan.


    Alternatives


    Vous pouvez également rentrer au Col du Petit Saint Bernard par le Ruisseau de Bellecombe et le Lac Longet. 8,257km au total pour 659m de dénivelé positif, compter 100m de dénivelé positif supplémentaire par rapport à l'itinéraire que nous avons emprunté.

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